Sciences de la Famille > Prévention et prise en charge du harcèlement, du cyber-harcèlement et des discriminations en milieu scolaire > 2. Les espaces de parole régulés
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Axe 2 : Les espaces de parole régulés
Il s'agit de permettre à chaque enfant de disposer d'un moment de parole (entre 10 et 15 minutes après chaque récréation ou une heure par semaine en fonction de l'âge de l'enfant et du
souhait de l'enseignant) au cours duquel il apprend à parler de ce qu'il vit et à gérer, sans violence, les conflits dans lesquels il est impliqué.
En aidant les élèves à identifier leurs émotions, à parler d'eux-mêmes, l'intention de la médiation est de gérer pacifiquement les conflits.
Principe de la médiation : stimuler au sein du groupe-classe l'intelligence émotionnelle et collective de chacun en favorisant l'expression des émotions et en cherchant avec les autres élèves les
solutions susceptibles d'y apporter une réponse adéquate.
Le but de la médiation est de découvrir des modes de résolution de la situation problématique et/ou conflictuelle, pas de désigner des responsables ou des coupables.
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Les règles de l'espace de parole régulé :
1. Toute émotion peut se dire et ne peut être contredite.
Celui qui parle ne peut être contredit, il est libre d’exprimer ses émotions.
2. C’est l’adulte qui donne la parole en garantissant à l’enfant qu’il pourra parler jusqu’au bout de ce qu’il a à dire sans risquer d’être interrompu.
Celui qui parle ne peut être interrompu. Pour cela, l’adulte donne à l’enfant qui parle un «bâton de parole» qui signifie qu’il est le seul à prendre la parole.
3. On ne nomme pas, on ne désigne pas et on n’accuse pas.
Celui qui parle ne peut désigner personne d’autre que lui-même à travers ce qu’il dit. (On ne prénomme pas, on ne désigne pas directement par le nom ou
indirectement par une description trop précise, on commence chaque phrase par "je" ou par le "on" indéfini/ ex :
"Je suis triste parce qu’on se moque de moi").
4. L’enseignant fait appel aux ressources du groupe pour trouver une solution.
L’enseignant demande au groupe « Que peut-on faire pour que X ne soit plus triste ou en colère ? ». Ainsi, c’est le groupe qui tente d’apporter une solution et non l’enseignant, seul, en imposant une manière d’agir, un comportement ou une attitude.
5. L’enseignant assure de la permanence et de la récurrence de l’espace de parole.
L’enseignant programme les prochaines séances et y vérifie comment l’émotion négative vécue par l’enfant a évolué suite aux propositions faites par le groupe classe.
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Procédé
- Durée : environ 15 min / jour ou 1 heure/semaine.
- Dispositif (conseillé): en cercle autour de l’enseignant.
- Déroulement : chaque élève choisit l’émoticône qui correspond à son état émotionnel (5 émotions de base : tristesse, joie, dégoût, colère et peur). Dans le cas d’une émotion négative, les élèves s’en expliquent. L’enseignant-animateur peut également exprimer ses émotions et il rappelle que la situation sera évoquée lors de la prochaine séance pour vérifier son évolution. La date de la séance sera impérativement fixée au terme de la rencontre.
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Pourquoi un espace de parole régulé ?
Afin d’éviter les conséquences de la punition qui désigne un renforcement négatif utilisé pour éteindre un comportement considéré comme indésirable, insatisfaisant ou inacceptable, l’approche centrée sur la médiation formalise un espace de dialogue qui légitime l’idée de sanction.
Alors que la punition permet d’identifier la faute mais ne fournit généralement pas d’indication sur la conduite adéquate qui doit être tenue dans une circonstance analogue, la sanction, elle, définit à la fois les conséquences bonnes ou mauvaises d’un acte et la mesure répressive qui accompagne cet acte ou cette action. En effet, la sanction amène le sujet à assumer les effets des actes qu’il pose sur le registre de la gratification quand c’est positif et de la réparation quand c’est négatif.
Trois questions essentielles sont à poser dans un tel paradigme dans la pratique de la médiation scolaire :
- Que faire pour améliorer la situation des personnes concernées ?
- Comment s’assurer que chacun puisse évoquer la manière particulière dont il vit la situation (c’est-à-dire développer son point de vue et non pas sa version des faits) ?
- Que retenir de ceci pour éviter une répétition ?
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Vidéo illustrative :
Reportage extrait de l'émission "Eduquons ensemble" de No-Télé.
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